Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Boulanger - le 2 mars 2012, Erbil, Kurdistan d'Irak
En mars 2012, Olivier entreprit un court voyage au Kurdistan irakien puis le terminant par l'Est de la Turquie. Il l'a commencé par Erbil, ville qu'il connaissait bien.
Ce 2 mars, il faisait mauvais, il pleuvait. Il entra dans une boulangerie où étaient en train d'être confectionnés des pains. Il photographia les boulangers. De l'un il prit deux portraits. Voici le deuxième.
L'homme, qui semble jeune, est cadré presque au milieu de l'image. Il regarde Olivier en souriant. Il porte un pull blanc à côtes, rayé de noir. Une légère barbe naissance, noire, couvre son menton. À l'arrière, de longues plaques en bois pour le levage du pains sont déposés devant un mur en carreaux rectangles blancs. On distingue des boules de pâte en train de lever.
C'est ici un portrait assez classique, avec les caractéristiques des derniers portraits d'Olivier. Les partis pris de la première période de son travail sont ici atténués : le visage n'est plus le seul élément de la photographie où quasiment seuls les yeux sont nets. Paradoxalement, je ressens une humanisation beaucoup plus importante que dans les photographies où le visage occupe la totalité de l'espace : l'être humain est en train de vivre. Mais d'autres caractéristiques de l'œuvre d'Olivier sont présentes, en particulier le thème du travail et surtout le témoignage de toute l'empathie qu'il éprouvait pour les hommes qui le font. Enfin reste toujours ce ressort qu'Olivier a largement employé : l'incertitude, le mystère. Pour quelqu'un n'ayant que cette image sous les yeux, rien ne permet de deviner le lieu où elle a été prise. Tout juste, en examinant bien l'arrière plan, peut-on supputer qu'il s'agit d'une boulangerie grâce aux petites boules de pâte, mais on songerait d'abord à un atelier de menuisier. L'homme a été photographié pour lui-même.
Olivier a n'a pris que deux portraits de cet homme. Voici le premier.
La photographie est très semblable, mais le sujet est un peu décentré. C'est une photographie plus dans le style d'Olivier. Mais le fait que, presque immédiatement, il ait effectué une seconde prise en centrant cette fois l'homme dans l'image, témoigne bien de l'évolution de son style. Ce qui domine est surtout l'empathie pour cet homme.
Je n'ai pas été aidé dans le choix des images : aucune n'a été notée cette journée, ni d'ailleurs de tout le voyage.
Je n'ai publié aucune image de ce jour, mais quatre de ce séjour l'ont déjà été.
Aucune des photographies de ce séjour n'ont figuré dans l'exposition sur Erbil de novembre 2018 ( elle ne comprenait que des images prises en 2009). J'avais un projet de catalogue sur les métiers au Kurdistan, ces photographies pourraient y figurer.
Image du 24 février 2025 - semaine 9 de 2025.
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