Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.

Lycéens devant une porte d'entrée d'immeuble - le 23 février 2010 à Tunceli, Turquie.

Durant les vacances de février de sa scolarité à l'école de photographie SPEOS, Olivier partit à l'extrême Est de la Turquie. Il passa quelques jours dans la ville de Tunceli et y pris quelques milliers de photographies.

Ce 23 février, il s'est aventuré dans un faubourg d'immeubles des années soixante qui avaient presque tous mal vieillis. Un groupe de trois garçons, des lycéens, avec leur cravate des écoles turques, se trouvait devant une entrée de cage d'escalier. Il les photographia.

Les trois jeunes gens sont au centre de l'image. Ils portent le même pantalon gris, la même chemise bleu-clair et probablement la même cravate bleue rayée. Le lycéen de gauche n'a qu'une chemise, celui de droite porte en plus un blouson bleu-foncé et celui du centre sur sa chemise, a revêtu un pull, une veste et un blouson. Tous les trois regardent Olivier, dans une pose un peu guindée. La porte de l'immeuble, en fer peint en gris clair et au dessus vitré, a un des deux battants ouvert. Tout ce qui est visible de la façade est dégradé : des traces d'humidité près du sol, le crépis tombé et des retouches masquant la peinture rose. L'auvent au dessus de la porte est en béton armé déjà très abîmé. Un genre de trottoir en béton devant l'immeuble est fissuré, avec des morceaux qui se sont détachés. Tout devant, quelques herbes tentent de conquérir le sol en terre battue.

Cette photographie est de composition un peu plus classique que la plupart de ses portraits où le sujet est placé dans un contexte. Il n'y a pas le décentrement qui lui est coutumier. Mais la thématique de la dégradation des constructions est omniprésente chez lui. Ainsi que la lutte contre cette dégradation, ici illustrée par ces lycéens, sages et exprimant tout le contraire d'un laisser-aller.

Cette photographie est moyennement notée mais seule une dizaine de la journée l'est. Olivier a multiplié les prises de vue dans cette cité, plus de 200 et souvent avec un même cadrage. J'en ai ajouté trois ci-dessous pour aider à se figurer le contexte.

Ce n'est probablement pas l'immeuble qui figure dans l'image de la semaine. Mais on voit très nettement que le sol en terre battue devant la construction devait être une pelouse séparant de la chaussée.

Cette image illustre un peu plus le sentiment de tristesse qui affecte ce lieu.

Il s'agit de la même entrée où se tenaient les lycéens de l'image de la semaine, avec quasiment le même cadrage. Elle a été prise une minute avant l'image de la semaine.

Olivier a abondamment photographié cette cité : il a déjà utilisé une image de cette série pour l'exposition Absence/Présence. Ce lieu le touchait visiblement beaucoup, comme toute la ville. Olivier y a aussi photographié quelques jours plus tard un épisode d'inondation. Il y a fait aussi de très nombreux portraits.

Un catalogue entier pourrait être consacré à Tunceli, avec son histoire au cœur du Dersim et sa résistance actuelle contre l'état turc.

Image du 18 novembre 2019 - semaine 47 de 2019.

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