Image de la semaine : 18 octobre 2021

Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.

Jeune homme - le 26 février 2010 à Bingöl, Kurdistan de Turquie.

Profitant des vacances d'hivers de l'école de photographie SPEOS, Olivier est retourné au Kurdistan turc. Dans son itinéraire de Tunceli à Muç, il s'est arrêté à Bingöl.

Cette journée, il voulu sortir au matin de la ville et est arrivé en fin de matinée dans un village des environs de Genç un peu sur les hauteurs. Il rencontra un groupe d'écoliers accompagné d'un jeune adulte. Il se lia avec ce dernier et pris de lui de nombreuses photographies.

Le jeune homme est assis, regardant Olivier. Il est sourit avec ce qu'il me semble être un léger air moqueur. Ses expressions sont variées (comme le montrent les différentes photographies jointes en complément). Il porte un blouson épais noir et un pantalon jean bleu. Il occupe la moitié gauche de l'image, le reste étant réservé au paysage, somptueux mais que la photographie rend mal en raison du flou dû à la mise au point. L'ensemble est peu contrasté : le vert est atténué naturellement pas l'hiver, le ciel est un peu incertain et blanchâtre.

Cette photographie s'inscrit dans une longue série de portraits d'Olivier où le sujet - la personne photographiée - est placée - déplacée car décentrée - au sein d'une image narrative bien plus large que lui : le contexte, cette nature immense, malgré le flou, occupe la majorité de la surface de l'image. D'autres traits caractéristiques des photographies d'Olivier se retrouvent ici : les contrastes atténués, l'importance du ciel, le décentrement.

Olivier n'a noté aucune de ces photographies de cette matinée : c'est donc un choix personnel que de les retenir. J'ai tenu à montrer un maximum d'images de cette série - je suis bien conscient que cela n'ajoute que peu de chose à l'appréhension du style d'Oliver - pour « compenser » le vide qui se creuse en cette période de pré-Toussaint, où le jour diminue dramatiquement. J'ai choisi de publier neuf photographies supplémentaires sur la presque trentaine existante de cet homme, et que je n'ai pas ordonnées chronologiquement.

Voici d'abord trois images qui encadrent la photographie - c'est la troisième - que j'ai choisie comme image de la semaine.

Par rapport à l'image de la semaine, le cadrage est identique mais c'est l'expression du jeune homme qui diffère. Dans la première, il sourit moins et la position des mains est différente. Dans la deuxième, il ne regarde pas Olivier mais adopte la position des mains de l'image de la semaine. Dans la dernière enfin, très proche de l'image de la semaine, il adopte un air très sérieux. Je considère toute cette série de quatre portraits comme magnifique.

Voici deux photographies de l'autre style de portraitiste d'Olivier : le cadrage centre le visage de façon à lui faire occuper la majeure partie de la surface de l'image (la première surtout), avec chaque fois une faible profondeur de champ rendant flous tous les autres éléments à l'arrière plan. Ces photographies sont doublées ou triplées avec de légères modification de cadrage ou d'exposition. La première est l'une des toutes premières de la série, et la dernière est l'avant-dernière qu'il a prise de lui.

Le jeune homme s'appuie sur un écolier, un peu renfrogné, encravaté comme c'est très fréquemment le cas en Turquie. Visiblement, il a l'autorité sur le groupe.

Voici le contexte de cette série : le jeune homme devant qui semble être un lieu éducatif (avec un minaret !) se tient avec le groupe d'écoliers. Je n'ai pas jugé utile de montrer d'autres photographies du groupe (une dizaine).

J'ai tenu à montrer la photographie de ce jeune homme avec Olivier qui pose sa main sur son épaule. Ces photographies d'Olivier sont assez rares. Je reconnais son blouson, son pull, le collier que nous avions achetés ensembles à Istanbul l'année précédente : elle devra peupler mon univers comme toutes les autres que j'ai encadrées. Ce n'est donc pas une photographie prise par Olivier mais par un élève, je ne sais lequel. À l'arrière, une affiche informe des possibilités d'irrigation que le futur barrage sur la rivière Murat (Murat Nehri), un affluent de l'Euphrate - mais plus long que la rivière considérée comme l'Euphrate - va permettre. C'est probablement une des raisons de la présence d'Olivier à cet endroit, dans le cadre du projet de photographies sur le programme d'équipement en barrages dans l'Est anatolien. Depuis ce barrage principalement hydro-électrique a été construit (il a été inauguré cette année).

Cette image, la dernière de la série et de ce jeune homme, est pour moi déchirante. Olivier s'est déjà éloigné de cet homme, il doit savoir qu'il ne le reverra plus. Il n'est plus jamais retourné à Bingöl et c'est un de ses derniers voyages en Turquie. À l'arrière, le massif montagneux au nord de Bingöl déploie ses sommets enneigés.

Une autre image de Bingöl a été présentée le 16 septembre 2019 de ce jour même : le portrait d'un boxeur.

Ces photographies devraient aussi pouvoir être publiées dans un catalogue sur Bingöl mais que je ne l'ai pas encore véritablement envisagé.

Image du 18 octobre 2021 - semaine 42 de 2021.

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