Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.

La souffrance des sculptures - le 11 septembre 2009 à Beyrouth, Liban.

Juste avant de rentrer à l'école de photographie SPEOS, Olivier est partit pour un premier séjour au Liban. Il resta principalement à Beyrouth et y pris quelques milliers de photographies.

Ce 11 septembre au matin, il sortit dans Beyrouth. La ville était un vaste chantier qui ne dissimulait pas les ruines et blessures de trente ans de guerre. Il s'est arrêté place des martyrs devant la sculpture en métal, criblée de balles et partiellement éventrée, et la photographia.

L'homme en métal noir regarde vers le ciel avec une expression de souffrance. Son cou à la naissance de l'épaule est largement trouvé. D'autres impacts de balle parsèment son visage et son torse. La statue occupe la moitié droite de l'image. Sur la partie gauche, une grue peinte en jaune se détache sur un ciel parcouru de nuages blancs laissant de larges lambeaux bleus.

La statue photographiée est celle de l'homme tombé. Il est au pied d'un groupe formé d'un homme et d'une femme qui tient le flambeau de la liberté. Olivier s'est attardé sur l'expression de souffrance de l'homme à terre au cou béant, comme si les rafales avaient participé à l'œuvre du sculpteur. Comme souvent dans ses photographies, la palette chromatique est réduite, avec ici seulement le noir de la statue, le bleu et le blanc du ciel, le jaune de la grue. Le décentrement est aussi une de ses marques habituelles.

Peu d'images de ce jour ont été notées, et aucune de ces statues ne l'a été.

Il a travaillé plusieurs plans de ce groupe. Voici un aperçu.

Ce sont deux photographies au cadrage différent du même homme couché. Je trouve la deuxième saisissante, comme une plainte adressée au ciel.

J'aime aussi beaucoup l'image avec l'homme au bras arraché. Les impacts de balle sont nombreux et ont traversé le métal de part en part.

Ce groupe sculptural a été érigé en mémoire du soulèvement du Liban contre l'Empire ottoman en 1916, soulèvement réprimé par Djamal Pacha. J'ai vu sur internet que ce groupe de statues ne sera pas restauré, en témoignage des méfaits de la guerre.

Le voyage au Liban fera l'objet d'un catalogue au moins, sur le camp de Chatila. Avec peut-être un autre sur les photographies de Beyrouth, où ces images trouveraient leur place.

Image du 25 novembre 2019 - semaine 48 de 2019.

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