Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Les lutteurs d'Erzurum - le 11 octobre 2010 à Erzurum, Turquie.
En octobre 2010. sorti de l'école de photographie SPEOS, Olivier décida de retourner en Turquie. Il s'arrêta à Ankara puis à Erzurum. Il avait repéré cette ville marquée par le pan-turquisme, sa part active dans les massacres hamidiens et dans le génocide arménien de 1915, puis particulièrement dans la prise de pouvoir par Ataturk au congrès d'Erzurum du 23 juillet 1919. Il y trouva une matière très fournie pour un thème qu'il aura exploité deux ans plus tard, les signes de la République, ces traces mémorielles qui s'estompent.
Olivier est entré dans un club de lutte et il a suivi l'entraînement de jeunes lutteurs qu'il photographia.
Dans l'image du dessus, le photographe interrompt quelque chose - une simple conversation probablement. Le garçon au centre de la photographie, en maillot de corps bleu foncé, a lancé un regard un peu interrogateur. L'autre garçon visible, au deuxième plan un peu à gauche, au maillot gris, assez flou, était visiblement enchanté. À l'arrière plan, le mur blanc , rose dans sa partie inférieure, est troué par un genre de hublot qui est bien mieux visible dans la dernière image complémentaire ci-dessous. En bas à gauche de l'image, une masse sombre est peut-être le manteau de l'entraîneur qui s'est malencontreusement trouvé là, cachant partiellement l'objectif (il s'agit de la personne qui apparaît dans la dernière image en complément : d'ailleurs, cette photographie la suit immédiatement).
Cette image a été bien notée et mieux que toutes les autres où il apparaît.
De ce passage dans ce club, Olivier a ramené plus de 200 photographies, dont près d'une vingtaine de ce garçon dans son entraînement. En voici quelques exemples :
On le distingue dans ces deux image avec l'entraîneur : il semble visiblement avoir un rôle plus important que les autres jeunes lutteurs, peut-être un espoir du club.
Ce sont deux photographies de son entrainement, où il fait seul les exercices.
On retrouve dans cette photographie le deuxième garçon de l'image de la semaine, où, en partenaire de l'exercice, ils s'entraident, avec le premier garçon de l'image de la semaine, à ne pas basculer.
Dans cette dernière photographie, que je trouve très attachante, Olivier est visible en reflet dans la fenêtre-hublot de la salle, avec sa casquette blanche. Ce sont les deux garçons de la photographie principale, avec leur entraîneur. Le jeune homme du deuxième plan de l'image principale a cette attitude de soutien à l'autre, alors qu'il est visiblement plus frêle et moins « graine de champion » que son compagnon, sous le regard de l'adulte qui semble sévère mais aussi bienveillant. Je lis ces photographies comme de petites histoires vues ou devinées par Olivier, et j'essaie de les reconstituer, au moins pour moi-même.
Cette image témoigne aussi d'une société qui n'avait pas encore adopté les interdits corporels de la bien-pensance occidentale du vingt-et-unième siècle : on peut se toucher.
Je ne sais pas si j'arriverai à publier cette série de photographies dans un catalogue sur les lutteurs ou plus largement les sports de combat - lutte et boxe - qu'Olivier a très abondamment photographié. Par ailleurs, aucune n'est commentée. Cette publication risque d'être la seule diffusion de ces images.
Image du 14 octobre 2019 - semaine 42 de 2019.
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