Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Jeune homme - le 6 novembre 2010, Doğubayazıt, Kurdistan de Turquie
En octobre 2010, Olivier partit pour l'Est de la Turquie, passant d'abord par Erzurum puis il resta une grande partie de son séjour dans la ville d'Ağrı, et termina par la ville de Doğubayazıt avec l'objectif de voir le palais Ishak Pacha.
Le 6 novembre, après une sortie matinale aux environs de la ville, il retourna en fin d'après-midi sur les mêmes lieux pour photographier le mont Ararat au soleil couchant. Il revint à l'endroit du dépôt de pneus photographié dans la matinée. Il a rencontré un jeune homme qui s'en occupait. Il prit une série de photographies de lui, d'abord à l'extérieur, puis dans le petit bâtiment qui lui servait de logis, au moins dans la journée. En voici la dernière.
Le jeune homme est assis sur ce qui semble être un canapé recouvert d'une couverture aux tonalités rouges. Il se trouve dans la moitié inférieure de l'image. Il a porté sa main à sa tête, sans vraiment la soutenir. Il est en habits de travail, il regarde Olivier. Au dessus de lui un mur assez dégradé occupe toute la moitié supérieure de l'image. Tout en haut, le bout d'une affiche très abimée porte le nom de la célèbre équipe de football d'Istanbul, Galatasaray. Tout à gauche, un amoncellement d'appareils - deux écrans de modèle ancien semble-t-il - surmonte un petit boitier allumé avec une lumière verte et rouge. Toute la partie gauche est un peu floue, la mise au point est réalisée sur le visage du jeune homme.
Cette photographie a de nombreuses caractéristiques des photographies d'un certain type de portraits d'Olivier. C'est d'abord par la mise en situation du sujet et son décentrement. C'est surtout pour ses deux thèmes manifestes qu'il appartient à la majeure partie de l'œuvre d'Oliver : le travail avec ses conditions de vie et la « fragilité » des hommes qui l'accomplissent. Cette photographie est prise à l'intérieur d'un habitat qui semble précaire, sans l'usage du flash pour mieux respecter les couleurs réelles, avec des tonalités très chaudes. L'homme est placé dans son univers, difficile et si loin des ambiance « Ikéa » de notre monde. Tout le travail d'Olivier est soumis à l'emprise du réel, qu'il montre avec toute la bienveillance - et même l'amour - qu'il peut donner.
Cette petite série de treize photographies a été prise en dix minutes. Elles bénéficient des meilleures notes de ce séjour, et toutes ont été notées. Voici la dixième image.
Le cadrage est cette fois horizontal. Elle est toujours prise à l'intérieur du bâtiment. Du jeune homme, on ne distingue plus que le visage, regardant Olivier, et qui semble presque laisser percer une certaine tristesse, il est décentré sur la gauche. Le mur sur le fond, très flou, porte d'autres affiches un peu déchirées. J'aurais presque préféré la tendresse que révèle cette photographie à celle que j'ai choisi pour illustrer l'image de la semaine.
Voici la sixième photographie de la série. Le jeune homme est pris plus frontalement que dans l'image de la semaine. L'ambiance est un peu plus sombre - peut-être Olivier fait-il obstacle à la lumière pénétrant par une ouverture du bâtiment -. Le jeune homme paraît sérieux, il incline la tête du coté gauche (il adopte cette inclinaison dans presque toute la série). Au-dessus, on distingue les bas des affiches, dont tout à gauche un bout de celle du Galatasary. Cette prise est un peu plus âpre, et peut-être un peu plus poignante.
Voici la première photographie de la série. Le jeune homme, avec ses gants, est au milieu de son univers de pneus. Il paraît un peu étonné. L'image a été un peu moins bien notée, mais j'ai tenu à l'insérer ici pour illustrer l'univers de son travail.
Je ne peux que mesurer la fragilité de cet homme qui est tout sauf un colosse, face à cette montagne de pneus que j'arriverais à peine à manipuler et encore moins à disposer en piles plus hautes que moi.
Après cette séance, Olivier est ressorti pour prendre des vues du mont Ararat en train de plonger dans l'obscurité.
Ces images pourraient être intégrées dans un catalogue sur la ville de Doğubayazıt qu'Olivier a photographiée dans plusieurs voyages. Elles pourraient aussi faire partie d'un catalogue sur l'univers de la route et des hommes qui y travaillent. Enfin elles pourraient faire partie d'une nouvelle exposition Portraits du Kurdistan.
Image du 3 avril 2023 - semaine 14 de 2023.
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