Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Boutiques fermées - le 29 décembre 2009, Ağrı, Kurdistan de Turquie
En décembre 2009, Olivier profita des vacances scolaires de l'école SPEOS pour retourner dans le Kurdistan turc. Il commença son voyage par Kars et le poursuivi par le ville d'Ağrı, un peu plus au sud.
Ce 29 décembre, dernier jour de son voyage dans l'Est de la Turquie, il sortit en matinée et parcouru la ville surtout dans les quartiers nouveaux. Il prit de nombreuses photographies et, avant de s'en retourner à son hôtel deux heures de l'après-midi approchant, il s'attarda dans le secteur du marché qui avait fermé. Il prit plusieurs photographies des emplacements fermés.
Les boutiques semblent former un alignement de garages, aux toits en tôle ondulée et dont la fermeture est formée de panneaux divers assemblés, avec toujours une porte en fer. Aucune des ouvertures n'est identique à une autre. Derrière doivent se trouver des habitations : les paraboles indiquent vraisemblablement une occupation permanente. La terre battue gris sombre - le premier plan - occupe plus du tiers inférieur de l'image. Des traces de pneus se sont imprimés sur le sol humide, sans pourtant former de la boue. Des détritus, des cagettes en polystyrène qui n'ont pas encore été débarrassés forment un petit amoncellement à la gauche de l'image. Une voiture rouge est en stationnement devant une boutique sur la droite. Devant le ciel, laiteux, se dressent des paraboles, passent des fils électriques ou téléphoniques. Et des pans de mur non revêtus des maisons accroissent le coté sombre de l'image.
Cette photographie a quelques caractéristiques fréquentes dans les paysages urbains pris par Olivier : le premier plan très étendu et insignifiant, la palette chromatique réduite, l'horizontalité du sujet et surtout l'impression d'abandon qui s'en dégage. Les photographies d'Olivier insistent sur la déshérence des quartiers, des rues, la dégradation de la nature. Ce n'est pas tout à fait le cas ici, mais, avec la tristesse aussi très présente dans beaucoup d'autres images qu'il a produites, elle s'insère dans toute cette continuité de thèmes.
Olivier a bien noté cette photographie, mais cet endroit n'a été pris que trois fois. J'en ai sélectionné la suivante en complément, la précédente étant trop semblable et ne différent que par une modification légère du cadrage.
Elle a été prise quelques secondes après l'image de la semaine. Même si aucune des boutiques de la photographie de la semaine n'y figure, la parenté est immédiate et, avec un regard un peu distrait, on pourrait les confondre. Elle a cependant un intérêt anecdotique moindre - absence de la voiture et du tas de cagettes abandonnées - qui a dû la faire moins bien noter par Olivier.
Ces images avec d'autres pourrait figurer dans un catalogue spécifique sur Ağrı, ou encore sur les marchés, thème aussi très présent dans le travail d'Olivier.
Image du 17 janvier 2022 - semaine 03 de 2022.
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