Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Groupe scolaire au Louvre - le 21 novembre 2009, Paris.
Dans le cadre d'un exercice de sa scolarité à SPEOS, Olivier est allé de nombreuses fois au Louvre pour y ramener des photographies destinées à être examinées par les professeurs et les élèves tant sur le sujet que sur tous les paramètres de prise de vue. Il a travaillé cet exercice à fond, classant, notant les photographies.
Ce 21 novembre, il a pu prendre plus de 600 photographies. Un moment, au milieu de l'après-midi, il s'est intéressé à un groupe d'élèves et leurs accompagnateurs et enseignants dans les antiquités grecques et romaines, ici les sculptures grecques dans la grande salle des caryatides de Jean Goujon.
Les élèves sont attentifs, captivés par la statue et les paroles du guide, dont on voit le bras à gauche. L'accompagnateur ou enseignant, debout derrière, comme la plupart des élèves, écoute au casque. Un jeune garçon à gauche regarde Olivier prendre prendre la photographie, dont la statue de marbre du satyre dansant semble être le sujet.
Ce type de portrait appartient à toute une grande série où le sujet est mis en situation. Il a quand même une particularité : le cadrage vertical, assez rare chez Olivier, hormis pour les portraits centrés sur le visage d'une personne. Mais surtout, ce qu'il affectionne pour ses meilleures images, c'est un certain mystère ou indétermination : quel est le sujet de cette prise ? Le groupe d'enfants - le seul personnage qui dialogue par le regard avec Olivier est un jeune garçon à gauche et le sujet, en général chez Olivier, est la personne qui le regarde au moment du cliché -, l'homme qui accompagne le groupe ou le satyre en marbre ? Probablement tout à la fois. Se trouve aussi le thème de l'étude très présent dans son œuvre, et ce sont souvent ses meilleures photographies - en particulier ici dans le Louvre - qui y ont trait.
Cette image est en fait l'aboutissement de tout un suivi et travail avec ce groupe qui se déroule sur une quinzaine de photographies.
Au début de sa rencontre avec ce groupe, les élèves et leurs accompagnants sont assis en cercle devant une statue,celle du centaure chevauché par Éros ; une personne - un guide du musée ou peut-être une spécialiste de l'art de cette période - assise sur un petit tabouret, la leur commente. Olivier prend des photographies l'objectif en direction de la statue avec les élèves de dos (première image ci-dessous). Puis il se déplace, contourne le groupe pour prendre la plus grande part des élèves de face. Il fait quatre photographies (dont la deuxième ci-dessous). Puis un des accompagnateurs ou un enseignant, dont ont voit un peu la tête à gauche du guide sur la deuxième image ci-dessous, se lève et se met derrière le groupe. Olivier prend alors une première photographie, la dernière ci-dessous, puis rectifie un peu le cadrage et c'est la photographie de la semaine ci-dessus, qu'il a bien notée.
J'aime beaucoup cette image, cependant moins bien notée par Olivier. C'est peut-être sa richesse qui me touche : les caryatides dans le fond, le centaure magnifiquement éclairé, la femme qui commente la sculpture, les enfants de dos attentifs. Je ressent cela comme un moment de grâce.
Cette image, de moindre intérêt, révèle cependant un petit point particulier : l'accompagnant dont on ne voit que le visage, semble regarder Olivier. Et c'est à ce moment là qu'il décide de se lever. Dans les habitudes d'Olivier, c'est donc lui qui pourrait être le sujet. La mise au point est faite sur le satyre dansant : la profondeur de champ est réduite (Olivier n'utilise que l'éclairage ambiant), la personne assise qui commente la statue du centaure est floue.
L'enseignant s'est levé et regarde le centaure. La mise au point est faite sur lui. Le jeune garçon à gauche dans l'image de la semaine, n'apparaît pas ici. Cette photographie pourtant très semblable à l'image de la semaine, est moins « forte », car il n'apparaît aucun jeu de regards.
S'agissant d'un travail durant sa formation, aucune de ces images n'est destinée à la publication. J'ai cependant aussi tenu à montrer toute la sensibilité dont Olivier a su faire preuve. Et je ne peux qu'être ému par ces jeunes gens et adultes qui transmettent et conservent notre culture.
Image du 4 novembre 2019 - semaine 45 de 2019.
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