Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Ouvrier mécanicien - le 20 juin 2011, Azraq ?, Jordanie
En juin 2011, Olivier partit en Jordanie pour un séjour de deux semaines. Il ne documenta pas ce voyage, ne ramenant que de nombreuses photographies, en très grande majorité des portraits. Je n'ai pas de certitude où il était ce 20 juin 2011 : j'ai reconnu Azraq dans deux images prises cinq jours plus tôt et Amman le premier jour de ce voyage. Je suppose qu'il s'agit d'Azraq, par l'absence de forte agglomération mais ce pourrait être aussi la banlieue d'Amman, ou ailleurs en Jordanie. Il est resté tout ce séjour dans des ateliers de réparation automobiles semblables à ceux qu'ils avait assez abondamment photographiés l'année précédente à Azraq, mais je n'en ai reconnu aucun.
Il entra en fin de matinée de cette journée dans un atelier et y photographia les personnes qui y travaillaient. Après avoir fait des portraits d'une dizaine de personnes, il a pris en une seule série, vingt-quatre portraits d'un mécanicien. L'image choisie est la deuxième de cette série.
L'homme est accroupi en train de poncer sur un tabouret des pièces de véhicule que j'avais cru d'abord être des jantes de bicyclette, mais il y en a en fait quatre en tout (elles apparaissent dans les images suivantes). Il regarde Olivier en souriant. Il porte un maillot rouge et un pantalon jean bleu. Il est tout à droite de l'image. À gauche, un véhicule bleu au coffre ouvert est en train d'être réparé par une autre personne qui regarde la scène. Derrière l'homme pris en portrait, une porte vitrée, ouverte, aux montants rouges, doit pouvoir fermer la partie où se trouve le véhicule. Au premier plan, le sol est fait de carrelages clairs et propres.
Cette photographie correspond à toute un type de portraits d'Olivier où le sujet est mis en situation, avec une place plus importante des objets constituant le contexte que la personne elle-même, qui est donc complètement immergée dans son environnement. Cette image est claire, ce qui est relativement rare chez Olivier qui préférait nettement les ambiances sombres. On pourrait presque voir une double composition : la partie droite de l'image avec l'homme en tain de poncer et la partie gauche avec la voiture en réparation et chacune des parties pourrait être autonome et former une image à part entière. Le thème du travail, central chez Olivier, est aussi doublement présent, avec les deux hommes au travail.
Ce portrait est la deuxième image de la série qui en compte vingt-quatre. Voici la troisième.
Olivier s'est tourné et a pris la photographie de l'homme, vers le mur qui n'apparaissait quasiment pas dans l'image précédente. L'homme se trouve à gauche de l'image et il est en train de continuer le ponçage.
Voici la septième photographie de la série.
L'homme s'est relevé et déplacé vers la droite (on distingue tout à gauche de l'image la prise électrique qui se trouvait à droite dans l'image précédente. Le mur est presque complètement visible avec une écriture en lettres arabes.
Voici la prise suivante.
L'homme s'est déplacé vers un étagère où reposent des pots de peinture. Il tien en main un pistolet à peinture et pose devant l'objectif d'Olivier. C'est ici un véritable jeu : il ne travaille pas, il a choisi de tenir le pistolet (je ne pense pas qu'Olivier le lui ait demandé).
Voici la dix-septième prise de la série.
L'homme se tient debout devant une voiture au capot ouvert et dont le moteur est en réparation. La photographie est prise verticalement, ce qui permet un portrait en pied resserré. L'image est aussi beaucoup plus sombre que les précédentes avec le capot noir ouvert et le fond du garage.
Voici la vingt et unième prise de la série.
L'homme s'est déplacé encore plus loin dans l'atelier, à coté de grosse bouteilles de gaz. Il est monté sur une bicyclette. Là aussi c'est une pose. Cette image a induit chez moi l'erreur d'interprétation des premières photographies : j'avais conclu qu'il s'agissait de jantes de vélo que l'homme ponçait. Il s'agit là aussi d'un portrait de mise en situation coutumier d'Olivier, avec décentrement du sujet.
Voici enfin la dernière image de la série.
Il s'agit cette fois d'un portrait tout à fait caractéristique d'Olivier, centré sur le visage avec tout le reste flou. L'homme est photographié partiellement de profil et il regarde Olivier.
Dans ces quelques images, Olivier a effectué un ensemble de compositions autour d'une seule personne, en variant les styles, les éclairages, les cadrages, comme un jeu de variations. Et cette personne s'y est prêtée avec bonheur. J'ai choisi de diffuser la démarche chronologique qu'avait adoptée Olivier pour les portraits de ce jour. C'est ici le deuxième article de portraits de cet atelier de mécanique, le premier étant du 8 janvier 2024, et le troisième présentant une photographie de cette journée.
Toutes les images de ce séjour n'ont fait l'objet d'aucune indication de la part d'Olivier. L'ensemble est surtout remarquable par la qualité des portraits qu'il me faudra continuer de diffuser.
Cette photographie pourrait paraître dans un catalogue spécifique sur la Jordanie ou les ateliers automobiles ou simplement sur la route et ses hommes.
Image du 15 janvier 2024 - semaine 3 de 2024.
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