Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.

Bords de la Mer Morte - le 4 septembre 2009, Jordanie

Avant d'entamer sa scolarité à SPEOS, de début août à début septembre 2009, Olivier effectua un séjour en Turquie puis en Jordanie. C'était son deuxième voyage dans ce pays.

Tout à la fin de son séjour, deux jours avant de revenir en France, il s'est fait conduire au matin aux bords de la mer Morte.

Le jour était déjà chaud et une brume de chaleur rendait flou le lointain. Il a fait arrêter le chauffeur et il a pris là une petite série de photographies des rivages et de la mer. Cette cinquantaine d'images couvrent une durée de moins d'une heure. Puis il s'en est retourné à Amman.

Je perçois sa déception. Il voulait des photographies éclatantes (il avait toujours en tête un guide), nettes. Lui qui connaissait déjà le désert, cet horizon brumeux le décevait profondément. Il n'a noté aucune de ces photographies de cette journée (alors que toutes celles de ce séjour l'ont été). Mais surtout, il devait éprouver une immense frustration. L'une de ses premières photos qu'il a prises ce jour est celle ci-dessous : on devine les rives d'Israël au lointain. C'est je pense que c'est cela qu'il voulait voir. Il a pris donc les vues qu'il pouvait et s'en est retourné.

Il était allé deux fois en Israël. Il connaissait bien Tel-Aviv et avait un souvenir très marqué d'Eilat. Mais je ne sais pas si il était allé aux bords de la mer Morte. Il m'en parlait souvent, et j'aurais aimé qu'il m'y emmenât. Et je comprends sa déception de n'avoir pas vu ce qu'il attendait.

Olivier n'était pas un photographe de paysages : le jour suivant, il a produit de magnifiques portraits de boxeurs d'Amman. Mais j'aime ces photographies empreintes presque d'un spleen baudelairien sous ce soleil immuable. J'ai ajouté trois autres images de cette journée : la première vers l'autre rive, celle d'Israël, la suivante vers le sud (l'image de la semaine est prise vers le nord) et la dernière des concrétions de sel du rivage.

Aucune de ces photographies ne figurera dans un catalogue. La matière est trop restreinte, l'intérêt trop faible. Elles me parlent parce qu'elle sont intimement liées à Olivier et ses désirs. Je pourrais peut-être un jour en publier une autre, de la falaise en bord de mer.

Image du 4 mai 2020 - semaine 19 de 2020.

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