Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Aire de stationnement - le 20 juin 2010, Azraq, Jordanie
Olivier, en juin 2010, partit pour la première fois au Koweït et termina son voyage en Jordanie. Après un séjour à Amman, il passa plusieurs jours dans une petite ville sur la route reliant la Jordanie à l'Arabie Saoudite, Azraq.
Ce 20 juin, après une assez longue sortie le matin, il fit un tour dans la zone de stationnement et de réparation des camions, un peu avant la tombée de la nuit. Il photographia toute cette zone et prit de nombreux portraits de routiers jusqu'à la nuit tombée. Au crépuscule, il profita de la lumière restante pour une vue d'ensemble d'une partie de la zone.
De longs camions barrent la ligne d'horizon située au centre de l'image. Un groupe de trois palmier, un peu décalé vers la gauche, forme le principal élément vertical de cette photographie toute tirée vers l'horizontalité. Tout à gauche, un petit bâtiment, peu identifiable, se réduit à une vaste ouverture sur une pièce aux parois bleues; ouverture percée dans un mur blanc parsemé de mots en lettres arabes écrites en rouge. Un néon à gauche de l'ouverture est allumé. Des pneus traînent de part et d'autre à coté de cette construction ainsi que des morceaux de bois. Une personne à coté du bâtiment est à peine repérable. Un très vaste premier plan formant la moitié de la surface de l'image, est un simple sol de terre grise. Derrière les camions et la maison, des arbres dessinent discrètement l'horizon. Tout le haut de l'image est un ciel au couchant dont le rose pâle de l'horizon se fond dans le bleu blanchâtre se raffermissant. Il est seulement troué par les palmes des trois arbres et la ligne électrique raccordant la petite construction.
Cette photographie possède des caractéristiques propres au travail d'Olivier quand il représentait des paysages : l'importance du premier plan insignifiant et du ciel, les contrastes atténués, le sujet réduit à une mince bande centrale de l'image. Il s'y trouve aussi probablement le désir de dérouter le spectateur de ses photographies : cet endroit, à deux pas du désert, semble être une banlieue industrielle comme partout dans le monde, avec quelques notes d'exotisme pour nous comme les palmiers et les lettres arabes. Comme toujours, c'est l'empreinte humaine qu'il saisit dans son appareil. Il y a aussi cette période de transition entre le jour et la nuit (nuit qu'il a abondamment photographiée) : il aimait beaucoup ces instants où, dans la vision, beaucoup de choses disparaissent et d'autres se trouvent renforcées.
Cette image, qui a été assez bien notée par Olivier, fait partie d'un petit ensemble de trois prises qui diffèrent légèrement dans leur cadrage. Voici ci-dessous la première de ces trois photographies.
L'image est prise avec plus de recul : d'autres véhicules figurent dans ce cadrage initial. Il n'a pas noté cette photographie et je pense qu'il a eu raison, car la distance plus grande atténue les détails. Mais pour moi elle reste aussi très intéressante par sa composition.
Une partie de ces images pourrait s'intégrer dans un catalogue sur la ville d'Azraq, ou dans un plus particulier sur les routiers et lieux qu'ils fréquentent de cet axe entre la Jordanie et l'Arabie Saoudite.
Image du 2 août 2021 - semaine 31 de 2021.
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