Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Toit-terrasse - le 11 juin 2009, Amman, Jordanie
Olivier effectua un séjour de deux semaines en Jordanie en 2009. C'était son premier voyage dans ce pays. Il en retourna assez enchanté.
Il y était venu avec un objectif plus précis que le simple attrait touristique pour l'Orient. Il avait décidé d'entamer une scolarité à l'école de photographie SPEOS, il s'était équipé d'un objectif grand angle à grande ouverture mais n'avait pas encore son matériel de prédilection, le boitier Canon 5D Mark II et l'objectif de 50 mm à ouverture 1,2. Sans en être véritablement fixé, il pensait à la production de guides touristiques dont il assurerait la rédaction et la production iconographique. Il avait de toute façon envie de se fortifier avant la rentrée, tant par une première maîtrise du maniement des appareils que par la constitution d'un corpus de photographies qu'il savait bien qu'on lui demanderait.
Ce 11 juin, dernier jour à Amman, il a démarré sa séance de photographies tôt le matin par des vues d'un toit-terrasse. Il n'a laissé aucune indication sur ce lieu : peut-être était-ce l'immeuble de son hôtel. Il a pris Amman de ce point de vue et toute une petite série complète de ce toit.
Un matelas, avec un drap, un oreiller et une couverture, constitue une couche au centre du quart inférieur de l'image. Juste derrière, à droite, des panneaux solaires de production d'eau chaude sont déjà un peu rouillé et salis. Plus loin à droite, deux chaise en plastic sont tournées vers le rebord, donnant probablement sur une rue. Plus loin, sur une colline, d'autres terrasses et un immeuble en crépis brun clair, surplombe la scène. Toute la terrasse est parsemée de poteaux en fer rouillé reliés entre eux et supportant un réseau de fils servant d'étendoir à linge. Le ciel, très bleu, occupe toute la moitié supérieure de l'image.
Cette photographie est cadrée verticalement comme toutes de cette petite série, ce qui est plutôt rare chez Olivier. La luminosité lui a permis une grande profondeur de champ : tous les plans, sauf un peu le tout premier, sont nets. Avant sa formation, Olivier avait déjà pris des habitudes qu'il développera par la suite : la part du ciel très importante, celle du premier plan aussi. Mais surtout, le thème de la modernité intrusive, si constante dans son œuvre, est déjà présente, intrusion comme une infraction de l'existant : les fils électriques - ils sont partout dans l'image, en observant bien -, l'enchevêtrement de cordes à linge, les panneaux solaires de production de l'eau chaude, les chaises en plastique... Il y a aussi l'absence d'indication précise du lieu, qu'il a toujours cherché - consciemment ou inconsciemment - pour donner un caractère mystérieux ou soulever des interrogations à ses prises : cet endroit pourrait être en Turquie, en Grèce continentale ou même à Marseille...
C'est l'avant-dernière d'une série de cinq images qui ne diffèrent que très faiblement par leur cadrage. Olivier n'avait pas encore pris l'habitude de noter et commenter ses photographies.
Cette image pourrait paraître dans un catalogue sur Amman. Mais d'autres méritent une publication sur ce site, en particulier d'autres de la série prise de ce toit.
Image du 20 avril 2020 - semaine 17 de 2020.
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