Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Garage - le 7 février 2011, Koweït
Début 2011, Olivier repartit pour le Koweït où il resta un peu plus de deux semaines.
Ce 7 février, il sortit dans l'après-midi et arriva dans une zone industrielle et d'ateliers automobiles. Il photographia les personnes et les lieux de leur activité. Le jour tombant rapidement en cette période de l'année, la nuit s'est faite et des lumières se sont allumées, changeant l'atmosphère de cet endroit. Il prit alors en photographie un garage.
Au centre de l'image, dans un rectangle formé par les murs d'un bâtiment préfabriqué, deux voitures sont rangées derrière une grille. Quatre ampoules éclairent l'ensemble avec des tonalités vertes et rouges. L'extérieur complètement noir forme un cadre très large à ce rectangle clair. Sur la droite, quelque chose de mécanique apparaît rougeoyant.
Avec un regard trop rapide, cette composition parait totalement classique, on pourrait presque dire convenue. Mais il s'agit d'un tableau semblable à une nature morte. Avec en plus une étrangeté, presque angoissante. On est n'importe où, plutôt d'ailleurs, on n'est nulle part : tout a été absorbé par la nuit, tout est suspendu, sans assise, le sol a disparu. Tout est arrêté aussi, en suspend. L'instant arrêté de la photographie est l'éternelle immensité de la nuit, celle qui absorbe tout.
Olivier a beaucoup photographié de nuit, des portraits, des rues, de devantures qui diffusent leur lumière intérieure. Il aimait ces îlots de vie qui sortent du noir. Paradoxalement, ces images nocturnes étonnent par la violence du contraste, contraste qu'il s'appliquait à réduire pour toutes ses images prises de jour. De plus, le thème de cette prise - garage, atelier de mécanique - traverse toute son œuvre.
Aucune des photographies de la journée, assez peu nombreuses, n'a été notée. J'ai donc choisi sans avoir le jugement d'Olivier sur les images prises.
Il a pris quatre vues de cet endroit, vues qui ne diffèrent que par une faible différence de cadrage. Celle que j'ai choisie pour image de la semaine est la première. Voici la suivante :
Ici, le « ciel » occupe une plus grande place. Il a aussi un peu changé l'exposition : l'image est plus froide, laissant apparaître plus le sol devant le garage. Ce détail lui ôte en partie le mystère qui enveloppe la précédente prise.
Après ces deux clichés, Olivier est entré dans un atelier de réparation (je suppose, en raison de la couleur qui affecte toute les photographies qui suivent, que c'est l'endroit à droite qui est rougeoyant). Il a photographié les ouvriers en train de repeindre une tôle de voiture - et c'est encore de très belles images - puis il est revenu photographier le garage au deux voitures, vingt minutes après la première prise. Olivier avait donc repéré le caractère étrange, je dirais magnétique, de cet endroit.
Ces images pourraient figurer dans un nouveau catalogue sur le Koweït, ou plus spécifique, sur les routiers et mécaniciens qu'il a si abondamment photographiés. Ce pourrait être aussi un élément d'un nouveau catalogue sur son travail de nuit.
Image du 9 mai 2022 - semaine 19 de 2022.
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