Image de la semaine : 9 août 2021

Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.

Notre-Dame-de-Louaizé - le 21 juin 2010, Azraq, Jordanie

Olivier, en juin 2010, partit pour la première fois au Koweït et termina son voyage en Jordanie. Après un séjour à Amman, il passa plusieurs jours  dans une petite ville sur la route reliant la Jordanie à l'Arabie Saoudite, Azraq.

Ce 21 juin, il fit un tour dans la zone de stationnement et de réparation des camions. Il photographia toute cette zone, comme la veille, et prit de nombreux portraits de routiers et mécaniciens. Devant un atelier, il photographia un jeune homme.

Le jeune homme est cadré à droite de l'image. Il regarde Olivier en esquissant un sourire. Il arbore un chandail rouge où figure une inscription en français : Notre Dame de Louaizé. À coté de lui, des étagères supportent des rangées de boites de lubrifiants (on distingue la marque Shell sur les bidons rouges). Au dessus de l'étagère, divers produits sont amoncelés, on y reconnait des enjoliveurs. Au fond, se trouve un mur blanc, sale, dans une pièce assez sombre, avec un ventilateur au plafond.

Cette photographie possède des caractéristiques propres à une partie des portraits d'Olivier : le décentrement, la mise en contexte, la mise en valeur du sujet, le témoignage du travail. Il recherchait aussi à provoquer l'interrogation du spectateur. Le vêtement du jeune homme a dû le frapper : une inscription en français, aux confins de la Jordanie, qui plus est chrétienne, relève déjà d'une étrangeté. Il s'agit certes d'une université libanaise qui n'est guère qu'à environ 300 km, université dont le rayonnement s'étend au delà du Liban et qui enseigne en arabe. Mais c'est la présence de ce vêtement probablement publicitaire porté par un mécanicien, dans tout sa séduction à travailler avec de la graisse noire des moteurs qui le macule, présence qui l'a interrogé. Peut-être s'est-il imaginé pour son modèle un itinéraire chaotique, comme pour beaucoup dans cet Orient en souffrance, le conduisant d'études d'ingénieurs à réparer des camions.

Cette image, qui n'a pas été notée par Olivier, fait partie d'un petit ensemble de quatre prises différant assez largement dans leur cadrage. Voici ci-dessous la première de ces quatre photographies.

L'image est prise avec plus de recul : on distingue mieux le contexte : les tas de pneus, l'étagère de la photographie du dessus qui se trouve tout à gauche, la graisse omniprésente, qui a fini par imprégner les mains du jeune homme.

Cette photographie, la suivante de la série, beaucoup plus classique dans son cadrage de portrait, très séduisante aussi, témoigne cependant d'une hésitation : l'attraction du visage avec le désir d'une représentation complète du jeune homme. Le haut de l'atelier prive en fait l'image d'un portrait complet. J'avais hésité à en faire l'image de la semaine.

Une partie de ces photographies pourrait s'intégrer dans un catalogue sur la ville d'Azraq, ou dans un plus particulier sur les routiers et lieux qu'ils fréquentent de cet axe entre la Jordanie et l'Arabie Saoudite.

Image du 9 août 2021 - semaine 32 de 2021.

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