Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.

Ruines - le  21 août 2010, Koweït

Début août 2010, Olivier se décida pour un retour au Koweït. Il faisait très chaud, et dans cette chaleur torride du Golf, il ne put photographier que tôt le matin et tard le soir. 

Trois jours avant la fin de son voyage au Koweït, tôt le matin - c'était vers 6 h -, il partit faire un tour dans la ville. Il faisait un temps magnifique, avec un soleil déjà haut. Il devait faire aussi très chaud. Olivier souffrait beaucoup de la chaleur.

Il n'a pris, cette journée, uniquement le matin, que 31 photographies. Il a pris les images rapidement, avec au plus un seul recadrage. Il a photographié la ville, ses bâtiments, ses chantiers - absolument vides -, et surtout les maisons en ruine, à l'abandon. Il s'est arrêté devant un bâtiment, en démolition. Il l'a photographié d'abord de manière décentrée, à son habitude. Puis il l'a pris de face, dans une symétrie presque parfaite.

La couleur du bâtiment dont plus aucune fenêtre ne subsiste, se confond avec celle de la terre du premier plan. Il en devient presque le prolongement. Dans ce qui devait être une cour intérieure, un palmier, isolé, a poussé en son centre. Tout à gauche, deux tours neuves dépassent largement le sommet de la ruine malgré l'angle défavorable de prise de vue.

J'ai choisi cette image en raison de certaines caractéristiques que je retrouve et apprécie chez Olivier : l'attirance des formes géométriques, de l'architecture, la place importante du premier plan et du ciel, malgré leur insignifiance, la palette chromatique réduite. Mais ce qui domine est surtout cet abandon sous ce soleil magnifique. Et je perçois la déprime d'Olivier, dans ces photographies nerveuses - il n'a pas pris le temps de recadrer -, dans ces sujets de désolation. 

J'ai donc ajouté la seule autre photographie du bâtiment ci-dessous.

  

C'est la première vue du bâtiment : par rapport à l'image de la semaine, Olivier a effectué la prise de vue sur sa face de gauche : il était situé sur le terreplein à droite pour la photographie suivante que j'ai retenue. Elle est aussi d'ailleurs remarquable, avec plus de contraste. Ce qu'elle décrit, en plus de l'absence de tout être humain, la fin de quelque chose remplacée par les bâtiments en arrière plan, est presque angoissant en cette période de confinement.

D'autres images de cette série du 21 août devraient être publiées sur ce site, toujours de maisons à l'abandon, d'un autre âge en voie d'oubli.

Olivier n'a pas noté ses photographies, tout en les ayant cependant observées chacune (elles sont renommées et ont toutes des informations techniques qu'ajoute Lightroom, le logiciel qu'il utilisait). Il avait terminé sa scolarité à l'école de photographie SPEOS, et avait déjà beaucoup de doutes sur son avenir dans ce domaine. Il devait s'interroger sur sa présence dans cet endroit si chaud où les êtres humains se réfugient à l'intérieur, intérieur où, comme étranger, il ne pouvait pénétrer. C'est un voyage dont le corpus photographique me laisse un peu désemparé : aucun commentaire, même dans ses blogs, pas d'appréciation, pas d'utilisation ultérieure de ces photographies... Il y a aussi beaucoup moins de portraits que dans les autres voyages, il s'est intéressé surtout aux bâtiments, au désert.

Image du 6 avril 2020 - semaine 15 de 2020.

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