Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.

La grande bibliothèque - le 31 octobre 2009, Paris

Fin 2009, entré à l'école de photographie SPEOS, Olivier alla, dans le cadre d'un exercice, photographier plusieurs fois la Grande Bibliothèque François Mitterrand.

Il a commencé dans l'après-midi, d'une assez belle journée de cette fin octobre. Toutes les images, surtout au début de sa séance de prise, ont une part d'étrangeté. Avec des gros plans, des formes géométriques comme les dallages, des plantes dans des treillis métalliques, il a brouillé les repères. Puis, la nuit tombant, il dût prendre du recul. Il photographia alors les abords de la bibliothèque, prenant les grandes masses. Il s'installa au pied du grand escalier bordant le quai François Mauriac, et photographia l'ensemble, bâtiments et escalier.

Deux grandes masses partagent l'image orientée verticalement : celle de l'escalier, très sombre, au premier plan, et celle du ciel déjà nocturne en bleu foncé. Entre eux, deux des tours de la bibliothèques, éclairées, forme une masse contrastée - l'éclairage très lumineux des salles de ces bâtiments sombres - sur le ciel. Deux lampadaires, originaux par leur forme, se dressent entre les deux tours. Deux personnes sont assises en haut des marches, on ne distingue que leur silhouette. Tout à gauche, le début de la passerelle enjambant la Seine est mieux éclairée.

Cette image a déjà des caractéristiques fréquentes de celles de son travail lors de ses voyages, comme la place du ciel et l'importance en surface du premier plan. Mais aussi par son thème : le monde minéral des constructions humaines et surtout la nuit. Il avait déjà beaucoup photographié de nuit - surtout en février et mars de cette année au Kurdistan -, et c'est ici l'occasion d'approfondir sa technique. Reste aussi le caractère d'étrangeté qu'il aimait donner à toutes ses photographies, et ici surtout pour quelqu'un ne connaissant pas le lieu : l'interrogation suscitée par cette seule salle très éclairée dans la tour, la grande masse sombre de l'escalier, les lignes de fuite... Ce qui est moins courant dans son travail, c'est l'orientation verticale, qu'il n'utilisait que très peu en dehors des portraits.

Cette image est l'une des dizaines de l'exercice (plus de deux cents) prises ce jour. Olivier a tenté différents cadrages, plusieurs réglages. À l'issue de la séance de prises de vue, il examinait son travail et notait les photographies. Cette image a reçu une note moyenne (mais il n'y a pas de meilleure note pour cette journée).

J'ai tenu à en joindre deux autres. Celle ci-dessous n'a pas été notée, elle a été prise immédiatement avant l'image de la semaine.

 

Par rapport à l'image de la semaine, le cadrage est d'abord horizontal, ce qui donne plus d'ampleur à l'escalier mais lui ôte un peu de mystère. Elle est beaucoup plus narrative, plus convenue.

 

Cette prise a été effectuée plus d'une dizaine de minutes après. Le ciel est devenu plus sombre. Olivier s'est déplacé du quai vers la rue Raymond Aron, en allant vers l'avenue de France. N'étant pas très familier de ce lieu, j'ai beaucoup hésité à localiser l'endroit. Olivier ne l'a pas non plus notée, mais cette image - et celles qui suivent - m'ont beaucoup intéressé.

Aucune de ces photographies ne feront l'objet d'un catalogue : il s'agit d'un travail scolaire. Mais j'en ai publié ici déjà plusieurs sur ce site.

Image du 20 juin 2022 - semaine 25 de 2022.

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