Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Garage - le 27 décembre 2009, Ağrı, Turquie
En fin d'année 2009, Olivier profita des vacances scolaires de l'école SPEOS pour retourner dans le Kurdistan turc et en particulier dans la ville d'Ağrı.
Le 27 décembre, il partir relativement tard : il faisait mauvais, avec un ciel gris et néanmoins menaçant. Dans les faubourgs, il arriva aux abords d'une cité et la photographia, tant les immeubles récents que les abords - terrains vagues et chantiers, à l'arrêt en cette saison -. Il y avait beaucoup de murs en parpaing et de constructions provisoires ou même abandonnées. Il en photographia l'une d'elles.
L'image est centrée sur ce qui ressemble à un garage avec une partie que devrait être un atelier. Sur la droite, un assemblage de tôles forme une porte coulissante fermant ce qui doit être un garage (on voit les traces de pneu de voiture menant vers cette fermeture). Sur la gauche, l'ouverture est partiellement fermée par un mur de moellons non terminé. Le toit semble en mauvais état ou inachevé. Tout à gauche un mur non crépi sépare d'un voisin. Un tas de parpaings cassés est à l'angle du mur et de la construction. Un bâtiment plus haut, à droite, à l'arrière, a une façade crépie et peinte d'un rose orangé, l'autre façade étant non revêtue. Le premier plan est un sol boueux avec une plaque de neige encore visible. Le ciel est d'un blanc laiteux.
Cette photographie est caractéristique de nombre de vues de maisons et bâtiments d'Olivier, avec une place importante d'un premier plan insignifiant, du ciel. Beaucoup de ses photographies de constructions sont centrées comme celle-ci. Mais ici se dégage une atmosphère encore plus pesante que d'habitude de tristesse due à l'abandon, le délabrement, l'inachèvement... La quasi monochromie en nuances de noirs et de gris renforce cette impression. Je me suis senti envahi de mélancolie, surtout en cette période anniversaire de sa disparition.
Olivier a bien noté cette photographie. Mais elle est unique : je n'ai pu retrouver une autre vue de cette construction, qui l'insérerait dans son environnement. Néanmoins, je tenais à accompagner cette image d'autres qui en feraient ressortir le contexte. J'ai pris la précédente et la suivante de la série, prises à une minute d'intervalle (on est donc bien dans le même endroit).
Très proche dans l'atmosphère de l'image du jour, cette vue est cependant presque plus commune dans la composition des photographies de paysage du travail d'Olivier, avec le décentrement, dès qu'il n'y a plus une sujet premier ou évident sur lequel se fixer, et qu'il faut rechercher. Ici, c'est peut-être le mur prolongé verticalement par la rangée de peupliers décharnés et ses nids de corbeaux. J'aurais tendance à préférer cette prise à celle de l'image de la semaine.
Cette image suit immédiatement la prise de l'image de la semaine. On doit être à quelques mètres de l'endroit qu'il a quitté moins d'une minute auparavant. Cette prise a été moyennement notée : si l'atmosphère est semblable (peut-être même renforcée), sa composition est quelque peu confuse.
J'ai publié trois photographies de cette journée prises le soir dans le catalogue Dans la nuit Kurde. Mais elle sont toutes très attachantes. Olivier en a très bien noté trois (la note maximale, ce qui est rare chez lui) de cette journée, et beaucoup d'autres sont bien notées.
Ces images avec d'autres paysages ainsi que des portraits pourraient figurer dans un catalogue spécifique sur Ağrı, probablement différent de celui du marché aux bestiaux projeté.
Image du 20 décembre 2021 - semaine 51 de 2021.
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