Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Mardin - le 15 février 2009, Turquie
Après son voyage de décembre 2008 dans le Kurdistan de Turquie, Olivier est parti pour un premier voyage au Kurdistan irakien en janvier 2009. Il termina ce voyage par une halte de quatre jours en Turquie, à Mardin où il retrouva un ami kurde qu'il avait rencontré en septembre de l'année précédente. Cette étape l'a reposé d'un séjour assez éprouvant en Irak mais qu'il renouvellera un mois plus tard.
Il connaissait assez bien Mardin pour y être resté trois jours l'année précédente. Ce premier jour d'arrivée dans cette ville, il est repassé sur les pas qu'il avait faits quelques mois auparavant, en notant avec son appareil photographique tant ses souvenirs qu'il n'avait pas fixés dans son premier voyage, que des points d'intérêts nouveaux, dans le souci qu'il avait à l'époque de réaliser des guides de l'Orient.
Il passa par la partie basse de la ville, photographiant les maisons. Et il a pris cette image.
Mardin est une ville ancienne, accrochée au plateau anatolien et dominant la Mésopotamie syrienne. Les photographies généralement publiée sont toujours plongeantes vers l'immensité de la plaine entre le Tigre et l'Euphrate. Là Olivier a orienté la vue vers la partie de la ville accrochée à la falaise.
L'image regorge de détails, avec une absence d'organisation claire : l'œil n'arrive pas à se poser. En conséquence, elle apparaît peu contrastée. Mais en forçant l'attention, elle révèle tout le processus de substitution de l'architecture et de l'habitat anciens par des constructions banalisées. Au centre de la photographie, se trouve une vielle maison avec son dessin ogival en brique entourant l'ouverture de fenêtres (qui d'ailleurs ont dû remplacer une simple meurtrière), maison cernée d'habitations, probablement simple placage d'un support ancien, aux larges baies rectangulaires, voire avec des vérandas, en crépis brut, pour certaines peintes. Les marques de la technique moderne sont présentes partout : paraboles, antennes, fils électriques, de téléphone... Le gain en confort doit être évident. Mais Olivier a dû être frappé par la disparition en cours de tout le passé : il n'a pas été adapté comme on essaie de la faire en Europe, il a été recouvert.
Plusieurs autres photographies assez semblables ont été prises. J'ai choisi d'ajouter la prise immédiatement suivante (deux minutes plus tard).
Cette partie n'est pas visible dans l'image de la semaine. Mais c'est une vue rapprochée dans le même esprit. Coexistent des parties très anciennes et finement décorées, des retouches en ciment parfois très grossières, un mur en béton cachant le bas des maisons en pierres, des éléments de modernités comme les canalisations, les câbles, la citerne et les antennes paraboliques dont une toute rouillée et donc déjà marquée par le temps. Un tuyau de poêle a déversé toute une couche de suie sur les arcatures du couronnement d'une toiture. Cette image, peut-être au cadre trop resserré, est encore plus explicite dans ce processus de recouvrement que l'image de la semaine.
Olivier a produit ainsi une iconographie abondante sur Mardin, très contrastée, avec notamment toute la cité nouvelle. Je vais tenter d'en constituer un catalogue.
Image du 18 mai 2020 - semaine 21 de 2020.
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