Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Deux jeunes gens - le 23 octobre 2010, environs d'Ağrı - Turquie
Olivier en octobre 2010, après deux voyages en été, est reparti pour le Kurdistan de Turquie. Il est retourné, après un passage à Erzurum, dans un endroit qu'il aimait bien, la ville d'Ağrı. Il photographia beaucoup le marché aux animaux. Mais rayonna un peu autour de la ville.
Ce 23 octobre, je ne sais pas où il est allé, il est peut-être même resté à Ağrı. Il prit seulement vingt photographies ce jour, alors que sur l'ensemble de son séjour, il en ramena plusieurs milliers. Il n'a pas renseigné les métadonnées des images, mais en a noté quelques unes.
Il entra dans une maison de thé, un çai evi. Il prit quelques photographies des consommateurs, et de deux jeunes gens.
Les deux jeunes hommes se tiennent par le bras. On ne voit que leur tête et leur torse. Ils portent deux survêtements, l'un bleu dont il a remonté les manches presque jusqu'au coude, l'autre noir rayé de blanc. Les deux jeunes gens regardent très directement Olivier. Le fond du café est assez sombre, surtout par son plafond de poutres apparentes très foncées et d'où pend une simple ampoule sans lampe ni abat-jour ; on arrive à distinguer quand même le grand tuyau du poêle à charbon qui chauffe la pièce ainsi qu'une affiche sur le mur du fond mais entièrement floue. Une table recouverte d'une nappe à carreaux bleus est visible sur le coté gauche, ainsi qu'une chaise en bois. On semble deviner d'autres consommateurs à l'arrière.
Cette photographie n'est pas tout à fait représentative des portraits réalisés par Olivier : elle constitue un intermédiaire entre ses portraits très resserrés sur le visage et ceux où le sujet est mis en situation. Elle se rapproche pourtant de ces derniers, car c'est bien cette situation particulière où deux hommes se tiennent par le bras qui est au cœur de la photographie. La faible profondeur de champ, très fréquente dans tous ses portraits, permet ici un contraste très vivant entre le fond obscure et flou et les jeunes gens qui se détachent ainsi très nettement.
Cette image a été bien notée par Olivier. Il y a décelé l'amitié, la bienveillance. J'y vois aussi beaucoup la tendresse masculine.
Une partie de ces images pourraient s'intégrer dans un catalogue sur la ville d'Ağrı ou sur les maisons de thé (exposition qu'Olivier avait projetée).
Image du 28 juin 2021 - semaine 26 de 2021.
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