Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Tour Al Tijaria - le 3 février 2011, Koweït
Fin janvier 2011, Olivier retourna une dizaine de jours au Koweït avant de partir pour un voyage de trois semaines au Bangladesh.
Il avait passé toute la matinée dans une ferme laitière et dans le désert. Il ressortit à la tombée de la nuit en photographiant la ville en construction. Une tour neuve un peu isolée se détachait de l'ensemble urbain : il la photographia.
La tour, de couleur bleu sombre, presque noire, est située au tiers gauche de l'image. Quelques bureaux sont éclairés. Le bord du voile hélicoïdal de cette architecture assez audacieuse porte de fines barres de lumière allant du rouge au bleu vert. Le sable au premier plan, sur tout le bas de l'image, est parsemé de rares herbes buissonnantes et rabougries. Au-delà, des voitures en stationnement forment une barrière presque ininterrompue. Derrière elles, des bâtiments bas ont quelques devantures très éclairées, certains, tout à gauche de l'image, sont abandonnés. Quelques lampadaires sont allumés. Le fond, les trois quarts de l'image, est un ciel bleu sombre uniforme.
Cette photographie est assez caractéristique du travail d'Olivier : l'importance du ciel, le décentrement, le premier plan d'autant plus insignifiant qu'il est sombre. C'est une prise de vue nocturne, ce qu'Olivier aimait beaucoup faire. La composition, comme toujours dans ses paysage, est très structurée : la mince tranche horizontale des boutiques est croisée orthogonalement par la ligne verticale de la tour et le rectangle ainsi formé dans le coin supérieur droit est homothétique du rectangle de l'image. Est aussi présent constamment chez lui, ce thème de la modernité s'imposant par sa verticalité sur l'horizontalité de la vie, qui est déjà d'avant par l'abandon que l'on devine naître, vie agglutinée autour de ces bâtiments bas devant le désert : toute cette mince tranche de vie est déjà le passé. Je décèle aussi un sentiment nostalgique qu'a dû éprouver Olivier devant la disparition programmée de tout ce qui demeure à l'échelle humaine.
Cette tour n'apparait, pour cette journée, que dans cette seule image, qui n'a pas été notée par Olivier, comme toutes celles de ce séjour. Je l'ai choisie en raison de l'harmonie des couleurs, avec ces contrastes atténués.
Comme Olivier n'a laissé aucune indication, j'ai dû rechercher quel était ce grand bâtiment : il s'agit de la tour Al Tijaria, haute de 218 mètres, et terminée en 2009, deux ans avant la date de cette photographie.
Toutes les images de ce séjour n'ont fait l'objet d'aucune exploitation de la part d'Olivier mais j'ai déjà diffusé deux photographies de cette journée : le 17 février 2020 une vue de nuit de Koweït, prise quelques minutes avant cette image, et le 24 février 2020 un portrait d'un ouvrier de la ferme laitière. Il me reste surtout à exploiter la fin de ce voyage, à Dacca au Bangladesh, qui est remarquable par ses portraits.
Cette photographie pourrait paraître dans un catalogue sur le Koweït.
Image du 12 février 2024 - semaine 7 de 2024.
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