Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Maison - le 6 février 2011, Koweït
Fin janvier 2011, Olivier repartit pour le Koweït avant d'entamer un long séjour au Bangladesh. Il resta presque deux semaines dans le Golfe, rien que dans la ville de Koweït.
Ce 6 février, il s'est rendu d'abord dans un très grand chantier routier de Koweït de construction de voies autoroutières surélevées. Il y passa une long moment à photographier le chantier et les ouvriers en plein ferraillage des structures en béton. Puis, en milieu de matinée il se retourna à son hôtel, tout en photographiant les bâtiments qu'il croisait. Devant l'un d'eux, il prit quatre photographies : voici la dernière.
Cette image représente d'abord, sur tout un quart inférieur, un mur qui sépare la route de la maison et du petit jardin qui l'entoure. De la voie, on ne distingue tout en bas que le pavage carré en béton probablement du trottoir. Le mur est en mauvais état : fissuré verticalement au milieu et à d'autres endroits, au crépis dégradé, avec un ancienne peinture ocre recouverte par des raccords gris, puis blancs. Une étiquette carrée rouge avec des caractères arabes y est apposée un peu à gauche, à côté d'un graffiti un peu effacé, lui aussi rouge. Au sommet de ce mur, sont fixés deux lanterneaux blancs, le caractère un peu baroque contrastant avec l'état de la construction. Derrière ce mur, à droite, un arbre cache des constructions dont le sommet qui apparaît au dessus de la verdure est surmonté par une grande antenne parabolique. À gauche, le rez-de-chaussée est fermé par un genre de paravent formé de carreaux ocres cernés de blanc, encadrant deux ouvertures. Au-dessus, un balcon aux murs dégradés soutient une rambarde en fer forgé. On peut noter que la disposition de cette rambarde ne semble pas obéir à une symétrie de pose car les modules en fer forgé posés les uns à la suite des autres sont, si l'on considère les volutes centrales de ces modules, en partant du bord droit du bâtiment, d'abord un posé dans un sens, puis un dans l'autre, puis deux dans le même sens que le premier, puis quatre dans l'autre sens. À l'arrière du balcon, deux fenêtres fermées de fer forgé et deux portes posées symétriquement s'ouvrent sur un mur blanc défraichi surmonté d'un auvent. Au-dessus, il y a un simple mur blanc. Sur la façade droite, on distingue deux autre balcons qui semblent être de même nature que celui sur la rue. Un ciel bleu-turquoise forme le fond du quart supérieur droit de l'image.
Cette longue description traduit en fait ce qu'auraient pu être les multiples sujets qu'Oliviers aimait prendre en plus gros plan : le mur sur la rue lui-même (cela a été une l'objet d'une multitude de photographies), les décorations que les personnes qui habitent dans un contexte pauvre ont pu ajouter, et surtout la dégradation du temps, du manque d'entretien, de l'abandon. C'est cela aussi le véritable sujet de cette image. Cet immeuble - visiblement un petit collectif avec quelques familles - ne doit pas dater d'une cinquantaine d'années, je dirais plutôt trente ans. Il doit être parfaitement fonctionnel au moins pour assurer les besoins standards de ses habitants. Mais ceux-ci n'y semblent pas extérieurement attachés. Sont-ils seulement là en transit - le Koweït a accueilli, et exploité, de nombreux immigrés - ou plutôt rêvent-ils d'une nouvelle modernité, cet habitat représentant déjà un état dépassé, vieillot au regard du clinquant de ces vastes chantiers d'immeubles en construction ? C'était un thème fréquent chez Olivier, le délitement de la modernité. Il y a aussi toujours ce caractère mystérieux du lieu où on se trouve. Si on peut suspecter être dans un pays arabe avec l'écriture sur le petit panneau carré rouge, cette maison pourrait être tant en Afrique du nord qu'au Moyen Orient.
Voici la deuxième photographie de la série.
Olivier a pris cette image avec moins de recul. Et il a cherché à faire du lanterneau le centre de la photographie. La route n'apparaît plus au premier plan. Et l'on distingue mieux les balcons de côté, notamment avec une descente, probablement d'eau, très dégradée. Cette image est plus énigmatique : le lieu est encore plus difficilement reconnaissable, aucun bâtiment d'importance n'étant visible. J'avais d'abord choisi cette prise comme image de la semaine et je me suis ravisé.
Aucune photographie de ce séjour n'a été notée. Le choix est donc tout à fait personnel. Aucune image de cette journée, où dominent les portraits, n'a été déjà publiée.
Ces photographies pourraient paraître dans un catalogue sur Koweït ou dans un ouvrage plus thématique portant sur la dégradation de l'habitat moderne.
Image du 22 avril 2024 - semaine 17 de 2024.
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