Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Statues - le 22 novembre 2009, musée du Louvre, Paris
Dans le cadre d'un exercice de sa scolarité à SPEOS, Olivier est allé de nombreuses fois au Louvre pour y ramener des photographies destinées à être critiquées par les professeurs et les élèves tant sur le sujet que sur tous les paramètres de prise de vue. Il a travaillé cet exercice à fond, classant, notant les photographies.
Un peu avant midi, le 22 novembre 2009, il s'est dirigé vers les antiquités romaines. Il a pris tout un ensemble de vues au pied de la Victoire de Samothrace du haut de l'escalier Daru. Et il a continué traversant la salle Daru.
Un ensemble de deux statues l'intéressa, une statue de marbre d'un homme nu et une statue d'un sénateur en toge. Je n'ai pas retrouvé qui étaient représentés. Il fit de nombreuses prises - 13 au total -, jouant du flou de mise en au point, tantôt sur l'une, tantôt sur l'autre, jouant sur l'exposition. Celle qui a eu la meilleure note - 5, le maximum - était la dernière.
La mise au point est faite sur le corps en marbre. On distingue une toute petite partie du sexe. La statue à l'arrière plan détourne le regard de la nudité. Contraste du corps habillé de dignité et de la peau de marbre nue, contraste obstiné du flou porté sur la toge avec la crudité nette de la peau marmoréenne. La photographie reste assez sombre : le temps d'exposition a été minimisé au maximum de ce qu'il pouvait être pour rendre les détails visibles. Les couleurs sont donc atténuées, comme pour les photographies nocturnes.
Cette photographie traduit aussi les stratégies pour éviter de montrer le sexe masculin - même d'une statue - (voir les censures de Facebook à ce sujet). Ce n'est plus possible ce début du XXIe siècle de le faire sans scandale au nom de la jeunesse et plus surement de l'islam. Olivier utilise le flou et le cadrage.
La présentation de cette photographie fait suite à quatre articles : le 9 septembre 2019, le 4 novembre 2019, le 2 mars 2020 et le 13 avril 2020.
La série des vues prises de ces deux statues montre la recherche d'Olivier de la meilleure vue possible par tâtonnement. J'en ai extrait quatre où chacune aborde un aspect différent.
Si j'avais eu à choisir, ce serait cette photographie ci-dessus parmi les 13. Elle est imprésentable car toute la photographie est légèrement floue mais surtout elle revêt un érotisme involontaire et scandaleux : les lèvres du jeune homme semblent à quelques centimètres des fesses de la statue de l'homme nu. Bien entendu c'est le hasard de la prise de vue qui rend cette impression, mais il y a eu précipitation, car Olivier voulait photographier cet homme. Il l'avait d'ailleurs photographié de face plus de 20 minutes auparavant : le voici, ci-dessous.
C'est aussi un beau portrait mais qu'il n'avait pas voulu repérer.
Dans ce nouvel essai, il fait la mise au point sur le sénateur à la toge, et cadre plus largement, laissant apparaitre en entier le sexe de la statue de l'homme nu. L'exposition reste celle qui traduit le mieux les couleurs telles qu'elles devaient être.
Là il change le cadrage tout en conservant les options de la photographie précédente. Mais il affaiblit ainsi le propos : les deux têtes à gauche de la photographie détourne l'attention du couple de statues sans rien apporter.
Là il a quasiment le cadrage de la photographie choisie, mais il a forcé un peu trop la réduction du temps de pause : la photographie est trop sombre. Il suffira d'une petite correction d'exposition et la photographie qui a été retenue sera produite.
Je publierai probablement d'autres images du musée du Louvre, sachant qu'aucun catalogue de ce travail scolaire ne sera réalisé.
Image du 5 octobre 2020 - semaine 41 de 2020.
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